Le rat de ville et le rat des champs
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LE RAT DE VILLE ET LE RAT DES CHAMPS


de Jean de LA FONTAINE


Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D'une façon fort civile,
À des reliefs d'Ortolans.

Sur un Tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.

Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu'un troubla la fête
Pendant qu'ils étaient en train.

À la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
Le Rat de ville détale ;
Son camarade le suit.

Le bruit cesse, on se retire :
Rats en campagne aussitôt ;
Et le citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.

- C'est assez, dit le rustique ;
Demain vous viendrez chez moi :
Ce n'est pas que je me pique
De tous vos festins de Roi ;

Mais rien ne vient m'interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc ; fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre.

     




LE RAT DE VILLE ET LE RAT DES CHAMPS
 


illustration tirée de l'ouvrage de Melles AUROY,
libre de droits

PERSONNAGES

 

RATAPOIL, rat de ville / RATON, rat des champs /LE CHAT/LA SERVANTE.
 

La scène représente une salle à manger. Table garnie de mets et de friandises.
 

RATAPOIL, inspectant la table. - Voyons si tout est bien pour recevoir mon cousin Raton ; du sucre... des gâteaux... de la confiture... parfait ! Et dans le buffet ? (Ouvrant le buffet). Du lard... du fromage... des amandes. Bien, bien ! Ce cher Raton n'aura jamais fait un pareil festin. Lui, pauvre rat des champs, est obligé de se contenter de maigres racines... pouah ! pouah ! pouah !
     Comme il va ouvrir de grands yeux en voyant cette vaisselle d'argent et ces riches tapis ! A-t-on idée de demeurer dans un petit trou, au milieu des champs ! Mon pauvre petit cousin, que je te plains ! J'ai bien fait de l'inviter à dîner. Il va tellement se régaler qu'il s'en léchera les babouines pendant deux jours.
     (Il chante).
          « Sucre, lard et confiture
             Pour un petit rat des champs,
             Quelle plaisante aventure !
             Mon cousin sera content. »
                  (On frappe : toc, toc, toc).
    Le voilà ! (Raton entre). Mon cher cousin !... (Saluts).

RATON. - Bonjour Ratapoil ! (Il regarde de tous côtés). Mais c'est magnifique chez toi !... un vrai palais !

RATAPOIL, riant. - Le palais du prince Ratapoil ! Mais, vite à table ! Entamons d'abord ce beau pâté, tu m'en diras des nouvelles.
     (Grignotement des deux rats).

RATON. - Quel délice !

RATAPOIL. - Et ce biscuit aux raisins, ne l'oublie pas !

RATON. - Je n'ai jamais rien mangé de si bon !

RATAPOIL. - Et ce n'est pas tout ! Nous allons faire une visite au buffet. Il y a là  une réserve de friandises...
     (On entend du bruit à la porte. Les rats se précipitent, renversant tout, pour se cacher dans un trou).

UNE SERVANTE, entrant. - Il me semble que j'ai entendu du bruit... Qui est là ? (Elle regarde partout). Qui est là ? Je ne vois personne... J'ai dû me tromper. Ah ! c'est tout ce qu'il reste du biscuit aux confitures ? Ah ! ah ! ah ! les rats sont passés par là ; je vois la trace de leurs petites dents dans mon biscuit. Gare, brigands, gare ! Je finirai bien par vous attraper !
     (Elle sort. Les rats sortent tout doucement de leur cachette).

     RATON, tremblant. - Ah ! mon... mon cousin, je suis mort... mort de peur, je ne tiens plus sur mes pattes !

RATAPOIL. - Ce n'est rien, Raton ! Tiens, prends un peu de champagne pour te remettre. (Il fait boire Raton). Cela va mieux maintenant, n'est-ce pas ? N'y pensons plus... Tiens, vite, goûtons à ces confitures de cerises... (Ils se jettent sur un pot de confitures) et à ces croquettes de chocolat...
     (On entend un miaulement dans les coulisses. Les rats se précipitent de nouveau dans leur cachette).

MINET, voix terrible. - Miaou ! miaou ! Il y a des rats ici ! Ça sent le rat, ça sent le rat ! Ah ! coquins, vous ne m'échapperez pas, je vous croquerai jusqu'à la queue ! Miaou ! (Il flaire dans tous les coins). Où sont-ils, ces scélérats ? Où sont-ils ? Ils ont dû dégringoler dans la cave en m'entendant. J'y cours. Miaou !
    
(Le chat quitte la scène. Les rats sortent tout doucement de leur cachette).

RATON, claquant des dents. - Je n'en puis plus ! J'ai cru que ma dernière heure était venue ! Mon cousin, laisse-moi partir bien vite.

RATAPOIL. - Mais nous n'avons pas encore goûté à ce nougat délicieux !

RATON. - Merci, merci, Ratapoil ! Toutes ces friandises ne me disent plus rien. Laisse-moi retourner dans mon champ. Je ne trouve à manger que des graines et des racines, mais personne ne vient me déranger. Quand tu viendras chez moi, tu verras comme on est bien dans mon champ.
     (Il chante. ).
           « À ton festin, je préfère
             Mes racines et mes glands,
             Si Raton fait maigre chair,
             Il vit en paix dans ses champs. »
    Au revoir, cousin Ratapoil ! (Il sort).                              RIDEAU



 

LE RAT DE VILLE ET LE RAT DES CHAMPS

ESOPE


 

     Un rat des champs devint l'ami d'un rat de ville et, pour lui donner un gage de son amitié, il l'emmena le premier aux champs, le traita hospitalièrement et lui servit tout ce que les champs fournissent à leurs habitants.

     Pour rendre la politesse, le citadin conduisit, à son tour, le campagnard à la ville, et l'introduisit dans la demeure d'un homme riche. Ils allaient s'approcher des victuailles quand quelqu'un qui entra les arrêta court ; et autant de fois ils tentèrent d'y aller, autant de fois ils durent renoncer à leur tentative. « Je m'en vais, dit à la fin le rat des champs ; je préfère la médiocrité de la campagne aux délices de la ville. »



Année 2020/2021

 

 


Notre pièce avec la distribution des rôles

 

Formidable objet ancien apporté par Joy, avec une planche d'images sur les fables

 

 

Eléments sculptés par le papy de Jules. Bravo !

© 2023 Ecole Lucie Berger de Strasbourg